Ces dernières semaines, les média du monde entier ont disséqué l’affaire des moteurs truqués d’un grand fabricant automobile. Au-delà des circonstances mêmes de ce scandale, ou du moins ce que nous en savons, profitons-en pour nous intéresser plus largement à la relation entre les valeurs morales et la création de valeur.

LA FOCALISATION SUR LE PROFIT OU LES RESSOURCES COMPORTE BIEN DES AVANTAGES, MAIS ENCORE PLUS DE RISQUES.

Commençons par un truisme : créer de la valeur est le fondement même de l’entreprise, puisque l’objectif initial n’est évidemment pas de mettre la clé sous la porte. Les autres organisations d’ordre non capitalistique doivent, elles, dégager suffisamment de ressources pour au moins équilibrer leur budget et poursuivre leur activité. Donc être efficace et faire en sorte que ça marche est éminemment respectable.

Cette lutte constante pour les ressources ne peut cependant constituer une fin en soi, et c’est là que l’on doit penser aux valeurs. Même si elles sont parfois d’abord comprises comme un alibi pour ne pas avoir à dire que nous recherchons d’abord le profit ou des économies, leur seule fonction étant alors de se donner bonne conscience à peu de frais.

A court terme, rien à redire après tout. Pour vaincre, moins on s’embarrasse de principes, plus on a de chances de prendre l’initiative de de gagner.

Mais est-ce si vrai sur le long terme ? Ce que l’on peut lire du séisme provoqué par quelque affaire récente dans l’industrie automobile, encouragerait justement à se poser quelques questions sur l‘importance des valeurs dans la pérennité de l’entreprise ou plus largement de toute organisation.

SE POSER LES BONNES QUESTIONS SUR LES VALEURS DE L’ENTREPRISE OU DE L’ORGANISATION

Le but n’est pas d’être exhaustif et encore moins de donner des leçons, mais simplement de susciter la réflexion.

  • Mon entreprise est-elle un symbole ou a-t-elle une responsabilité sociale particulière qui m’oblige, même si ça m’embête ?
  • Les exigences envers les salariés sont-elles susceptibles de créer des conflits éthiques car contradictoires avec leur socle culturel ?
  • Et donc : ces exigences peuvent-elles conduire à des pertes de repères et à des comportements risqués, voire néfastes parmi les salariés?
  • Sommes-nous dans une stratégie de court terme ou le « coup » est essentiel ? Nous situons-nous au contraire dans un temps long qui nous dépasse ?
  • Quelle importance accordons-nous à la qualité et à la durée de la relation avec notre environnement (Etat, clients, fournisseurs) ?
  • Le cynisme est-il une valeur sure de l’organisation ou le dialogue interne sur l’éthique des affaires reste-t-il possible ?